Trek du Choquequirao au Machu picchu en indépendant
De cités perdues à cités redécouvertes, nous partons pour 6 jours alliant marche et bus pour visiter deux grands sites Incas.
- Un très connu, le machu picchu, pour Christophe qui n’est encore jamais venu au Pérou.
- Et le Choquequirao, le petit frère du machu. Moins connu, moins touristique, beaucoup moins touristique même, mais plus difficile d’accès. Le trek de Choquequirao est facile à faire seul, en indépendant, mais demande de l’entrainement physique.
Les informations pratiques sur ce trek dans l’article « Description, astuces et informations – trek Choquiquerao ».
Des informations sur le site du « Choque » et les photos dans « Le Choquequirao : un site inca a decouvrir ».
Jour 1: De Cachora à Santa Rosa
Nous arrivons a Cachora (le village le plus près du site de Choquequirao) de nuit, mais aimons d’emblée l’ambiance de ce petit village. Chaque habitant que nous croisons nous salue. Une petite mémé en costume traditionnel nous indique gentiment le chemin pour le camping… ou nous n’irons finalement pas dormir.
Au même prix une petite hospidaje sur la rue principale nous offre un vrai lit.
Avantage de dormir au village plutôt que de partir de Cuzo, pouvoir partir tôt dès le lendemain matin. La journée de marche jusqu’à Santa Rosa, la première étape de la randonnée, est assez longue.
Le lendemain matin, étrange spectacle à l’auberge. Le singe de la voisine s’est apparemment enfui, et ça tape et ça crie pour le faire revenir. Nous regardons le petit singe, très fort pour partir en courant/grimpant et manger tranquillement les fruits. De l’autre côte dans la rue, un cochon passe, il traîne une laisse derrière lui… mais personne au bout.
Un taxi nous propose de nous emmener jusqu’au mirador Capuliyoc, mais on est des warriors (ouais enfin on s’arrêtera quand même à Yanama hein), alors on fera toute cette partie a pied. Sinon c’est tricher.
Nous recroisons la même vieille dame que la veille qui nous indique à nouveau la direction à prendre.
On discute comme on peut. Dans le coin on ne sait jamais si c’est notre espagnol qui est très mauvais ou si les gens parlent pas un peu quechua.
Nous descendons doucement puis remontons jusqu’au mirador Capuyoc en suivant la route sur une pente douce.
Deux cars de tour organisés nous dépassent mais nous retrouvons tout ce beau monde au mirador en train de se préparer. Premier râlage de ma part. Mais pourquoi des tours organisés ici !?
S’en suit une longue longue longue descente où notre seul vrai arrêt sera pour admirer un condor dans le ciel. Nous arrivons les genoux en compote à la rivière après avoir descendu environ 1500m.
Cependant il est encore tôt, ce serait dommage de s’arrêter la.
A savoir
Le chemin du choquequirao est de mieux en mieux aménagé. Plusieurs campings sur le chemin avec ravitaillement (un petit coca?). La route qui va jusqu’au mirador de Capuliyoc et un grand pont qui traverse la rivière datent de 2014. Il y a quelques années la seule solution était une genre de tyrolienne.
On traverse donc la rivière et c’est parti pour environ 700m de denivelé jusqu’au camping Santa Rosa sous la chaleur assommante.
Nous arrivons vers 15h30 pour une petite sieste bien méritée. Une petite fille nous accueille. Petit camping très agréable, nous sommes la deuxième tente.
Tres agréable jusqu’a ce que…. Un tour organisé de 7 personnes arrivent ! Enfin la première partie du groupe, certains arrivent pendant la nuit, à plus de 19h.
Jour 2: De Santa Rosa au camping Choquequirao
Nous partons a 6h de Santa Rosa au lever du soleil. A peine partis il se met à pleuvoir, puis c’est une averse tropicale qui s’abat sur nous. Heureusement, nous tombons sur un abri, où trois randonneurs sont déjà arrêtés. Nous sommes ensuite rejoint par un couple péruvien-belge rencontré la veille au camping et une partie du groupe de 7. Trempés, gelés, on commande un petit café-thé à la dame habitant la, pour se réchauffer en attendant la fin de l’averse.
On reprend ensuite la montée pour rejoindre Marampata, village où le groupe s’arrête. Nous continuons jusqu’au camping du Choquequirao et posons notre tente vers 10h avant d’aller visiter les ruines plus tard dans la journée.
L’après midi est consacré aux sites principaux. Nous montons jusqu’à la première place, nous promenons entre les maisons pour nous perdre dans un petit chemin de jungle et tomber sur le secteur le plus haut tel des explorateurs. On reprend ensuite les chemins plus officiels pour visiter le reste du site.
Jour 3 : De Choquequirao à Maizal
Clairement notre journée la plus longue. Comme nous avons bien traîné la veille nous n’avons pas eu le temps de visiter les ruines se trouvant en bas du camping, on va donc se rattraper aujourd’hui. Départ à 6h pour finir la visite les ruines du bas, 300m de dénivelé à redescendre puis remonter. Ca valait le coup!
On commence ensuite pour de vrai la journée de marche, il est déjà 10h30.
Il faut remonter vers le site du haut des ruines, puis continuer à monter jusqu’à 3300 mètres d’altitude. Mais cette partie n’est que la mise en bouche et permet juste de passer de l’autre côté de la montagne.
Nous devons maintenant redescendre dans la vallée et remonter jusqu’à Maizal.
La descente n’en finit plus, environ 1400m. Tout le long de celle ci nous avons vue sur la montagne d’en face et le chemin en zigzag que nous allons devoir remonter. Ca fait peur, mais le moral est bon. Sur cette descente. Nous nous arrêtons pour manger au site archéologique de Pinchaunuyoc. On mange sur les terrasses avec vue sur la vallée.
La traversée de la rivière se fait par un petit pont artisanal, puis dernière montée de la journée. Encore 1000 mètres de dénivelé! Je ne regarde plus les nombreux papillons multicolores, ni même les fleurs, je suis en mode automatique. J’ai constamment soif. J’ai envie de transformer l’air que je respire en eau. Ma nouvelle distraction et de regarder le sol, les insectes et chenilles (elles aussi multicolores), et de compter les zigzags.
17 zig et 18 zag!
Nous arrivons à 18h.
Jour 4 : De Maizal à Yanama
A Maizal pas de grand village mais une ferme. Nous nous réveillons au milieu d’une vraie basse-cour. Le cochon m’ayant effrayé la veille (les toilettes c’est la troisième porte à droite, la première c’est là où dort le cochon!), est là au milieu des poules, des chèvres, des vaches…
Cette journée s’annonce pluvieuse.
Finalement nous ne savons pas quelle journée est la plus dure. Celle de la veille au soleil ou celle ci? La pluie incessante et le chemin boueux rend l’ascension difficile. La vue est complètement bouchée. Encore 1200m avant d’atteindre l’abris San Juan à 4150 mètres d’altitude. On y mange rapidement avant d’entamer la descente, ça caille. Sur le chemin on passe devant plusieurs mines. Enfin Yanama apparait!
On arrive au camping mouillés, crevés, et ultra crades. Les pieds trempés ça casse le moral.
On squatte donc la cuisine pour essayer de se réchauffer. La famille nous offre du chocolat chaud et pour dîner des pommes de terres et deux bouts de viande (enfin de gras surtout). Le père a de grands espoirs quant au développement du tourisme dans la région. Nous l’aidons en traduisant quelques mots « anglais-espagnol ». Notre prose restera accrochée au mur de la cuisine. Nos traces sont laissées à Yanama.
Jour 5 : De Yanama à Aguas caliente
Pas complètement masochistes, surtout maintenant que toutes nos affaires sont humides, nous avons opté pour l’option « van » pour la suite du trajet, ayant enfin atteint une route.
On se réveille tôt, le « servicios » étant sensé partir entre 5h et 6h du matin. Corantin et Robin, les deux autres touristes et français de Yanama sont là. Finalement, nous partons à 9h!
Après finalement deux collectivos (le premier étant tombé en panne), nous arrivons à Hidroelectrica vers 12h30.
Nous rejoignons ainsi l’itinéraire classique bon marché pour rejoindre le Machu.
D’hidroelectrica, une marche de 2-3h permet de rejoindre Aguas Calientes.
Demain nous visiterons le Machu Picchu!
Note: Ralage contre les tours organisés
La rencontre le premier jour de la randonnée avec des groupes en tours organisés m’aura bien fait râler, j’aurais aimé que cette randonnée reste préservée et réservée aux quelques randonneurs indépendants. A cause des tours la fréquentation est multipliée par 3, 4, voire plus. Dégradation des sentiers et des campements sont malheureusement souvent associés aux treks organisés, l’environnement étant rarement la priorité de ces agences.
Aussi, le coté « trois guides pour monter les tentes, préparer le dîner, voire installer des tables et des petites nappes dans les grands camping », gâche un peu l’ambiance pour nous. J’avais peut être un peu trop à l’esprit la randonnée façon Patagonie.
Heureusement, en parlant avec une partie d’un des groupes, on les a trouvé sympa. Je ne peux quand même m’empêcher de penser que 500$ le tour, c’est un peu l’arnaque. Même réservé de Cusco ce tour reste cher. Ce n’est pas vraiment aux touristes que j’en ai voulu mais plutôt aux agences, souvent appartenant à des étrangers, qui ayant découvert un bon créneau s’en mettent plein les poches.
Il y a quelques années, les agences restaient loin de ce parcours là.
Pour une randonnée en tour organisé avec une agence il faut mieux se tourner vers l’Inca Trail (trajet mythique et guide obligatoire) ou le Salkantay (seulement 160 dollars visite du macchu compris, peut aussi se faire en indépendant).
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