Histoire et légendes des Feroe
Nous venons de finir la randonnée au sommet du Villingardalsfjall sur Vidoy et partons pour rejoindre la prochaine ile, Kunoy.
Sur cette première île nous voulons marcher jusqu’au village abandonné de Skaro.
Puis nous irons a Klakvik et prendrons le bateau pour rejoindre Kalsoy connue pour son phare et sa statue récente de la femme phoque.
Les tunnels des Feroe
Pour rejoindre Kunoy, nous devons traverser Burdoy. C’est la que nous découvrons… les tunnels!
En effet les Féroé étant loin d’être un pays pauvre, ils ont creusé, creusé et creusé. Le but? éviter aux gens de longs voyages en bateau ou marches à pied pour rejoindre un village pourtant qu’à quelques kilomètres. Il n’y a pas si longtemps il n’y avait pas le choix dans ces iles si montagneuses. Maintenant, des tunnels traversent les montagnes et passent même sous la mer.
Par contre certains ne sont pas bien larges. Pour solutionner le problème c’est assez simple dans le principe, un peu plus stressant pour le conducteur touriste. La voiture dans le sens « non prioritaire » doit se rabattre. Il faut juste prévoir son coup pour être au bon moment près d’un emplacement prévu pour ça.
Kunoy, randonner jusqu’au village abandonné de Skaro
Amené par un couple suisse rencontré a Vidoy jusqu’a Haraldssund, on ne trouve pas le lieu très accueillant pour dormir.
Apres réflexion on décide donc de commencer la randonnée en espérant trouver un coin pour poser la tente.
Ca s’annonce mal, le chemin suit le bord de l’ile et on est donc en pente tout le long. On traverse plusieurs « ruisseaux » se jetant dans la mer. On fait attention a ne pas glisser. On passe plusieurs portails à mouton, et suit plusieurs chemins… à mouton aussi.
Le chemin parait interminable et on se demande à chaque tournant où peut bien être ce village, jusqu’à ce qu’on voit une petite cabane rosée. Un peu toute seule, on suppose qu’elle est à un fermier et que le village ne doit pas être loin. On arrive à ce moment la dans un coin formant un cirque naturel, sol bien plat entouré de jolies falaises, enfin, l’endroit parfait pour dormir!
Finalement nous avons bien fait de faire comme ça, l’aller-retour dans la journée aurait été un peu long et répétitif.
On se réveille sous le soleil et après un petit déjeuner pris sans stress, on part à la recherche de Skarð, pas bien plus loin.
Contrairement à Slættanes, pas de maison en bois a Skarð, mais seulement des ruines et un mémorial.
Triste histoire, le 23 décembre 1913, les sept hommes du village, adolescents et adultes, sont parti pêcher en mer et ne sont jamais revenu.
Le village a été petit à petit abandonné, inhabité maintenant depuis presque 100 ans.
On retourne ensuite à la tente et on décide de glander toute la matinée ici tellement c’est agréable.
De loin on voit un petit bateau arriver avec des gens. Ils arrivent au niveau de la cabane, puis vont visiter, puis… on ne les voit plus… mystère.
J’apprendrais plus tard que la petite maison n’est pas juste une mini cabane à bateau ou à mouton mais un refuge finalement assez grand avec table a disposition. C’est surement là qu’avaient disparu les visiteurs.
On profitera de la matinée au soleil avant de refaire le chemin de la veille en sens inverse et de rejoindre Klakvik.
Une alternative à ce chemin et de rejoindre Skaro a partir du village de Kunoy. Le chemin traverse l’île en passant par la montagne via la brèche de Skarðgjógv.
Apparemment beaucoup plus difficile avec une dernière montée très raide sur 600m de deniv.
Il est possible de prendre un guide et de repartir de Skarð en bateau.
Jour 11 – Klakvik
Nous rejoignons Klaksvik, deuxième plus grande ville du pays (5000 habitant, youhou!), et dormons au camping,
Pour réserver/payer le camping, il faut aller à l’office de tourisme de la ville. L’office gère aussi les sites de camping de Mikladalur et Svinoy.
Ce camping n’est pas très confort: eau chaude-froide dans les douches, qui ne s’évacue pas bien, toute petite cuisine.
Sachant qu’on partage le camping avec entre autre un grand groupe de jeunes russes, autant dire qu’on est serré et que la cuisine n’est pas bien propre.
Ce matin il pleut. On se décide tout de même à sortir faire des courses et se balader dans la ville. Mais rapidement la pluie et le vent s’intensifient. On est trempé et la visite s’arretera aux courses. Glande aux camping (vidé du reste de ces occupants), dans l’espoir d’une éclaircie.
Finalement dans l’apres midi, la brume ayant remonté, on va marcher au Klakkur.
Ca vaut vraiment le coup de faire cette petite marche.
En effet ce n’est pas bien long, je dirais même très court si on monte en voiture jusqu’au dernier parking, mais la vue sur la ville et les autres iles est vraiment bien.
Pour se réchauffer et se faire un peu plaisir après cette journée grise et pluvieuse on va dîner à la patisserie-pizzeria du village. Nous y sommes d’ailleurs passé 2-3 fois rien que pour goûter ses délicieuses pâtisseries. J’ai voté pour le « smiley » au citron.
La sirène façon Feroe à Mikladalur, Kalsoy
Nous décidons de partir pour Kalsoy avec nos sacs. Nous ne savons pas encore où nous allons dormir ce soir mais avons envie d’avancer et de quitter Klakvik.
Kalsoy est une île toute en longueur juste en face de Klaksvik. Elle est aussi toute en collines, on passe par plusieurs tunnels pour la traverser d’un bout à l’autre.
Juste un petit inconvénient le bateau pour y aller n’est pas toujours synchronisé avec un bus sur place et il n’y a pas de bus lorsque nous arrivons sur l’ile.
Heureusement une locale qui était dans le bateau nous prend en stop et prend même le temps d’un détour pour nous emmener jusqu’a notre destination Mikladalur.
Il y a normalement un lieu pour camper et des huttes. Nous trouvons une cabane avec une affiche d’information. Par contre rien n’indique où est le lieu pour planter sa tente… ce tout petit coin d’herbe au milieu du village peut être?
Il n’y a pas d’accueil, le camping se réserve à l’office du tourisme de Klakvik.
Cet arrêt à Mikladalur était sensé être le moins important, le but du voyage sur Kalsoy étant surtout le phare de Kallur, mais c’est finalement ce qui nous a le plus marqué.
Depuis seulement 2014 une statue a été érigée en bord de mer dans ce petit village. C’est la Kópakonan, the seal woman.
C’est la représentation d’une femme d’une légende connue des iles feroe.
Encore une histoire un peu triste.
Les phoques étaient selon les croyances d’anciens humains, qui revenaient une fois par an sur la terre ferme enlever leur peau de phoque et retrouver forme humaine. Un villageois de Mikladalur vola la peau d’une de ces femmes et la forca à l’epouser. Au bout de plusieurs années elle s’enfuit, retourne à la mer et reconstruit une famille. Malheureusement, les villageois partent en chasse aux phoques et toute sa famille est tuée.
Elle revient alors sur terre pour lancer un mauvais sort aux hommes de Mikladalur.
Le détail et vidéos en anglais/danois/feroen ici :
http://www.visitfaroeislands.com/about/stories-legends/kopakonan-the-seal-woman/
Kalsoy, route de Mikladalur a Trollanes
Notre prochaine étape est Trollanes, pour aller au phare de Kallur. Nous découvrons qu’une randonnée lie les deux villages. L’autre solution c’est de passer par le tunnel pour voiture.
Il y a bien 2km, c’est long, mais la circulation est proche de zero donc c’est « tranquille »… Vu le temps couvert et le risque de terrain glissant, nous choisissons cette solution.
Étrange sensation que cette marche.
On marche dans l’obscurite, les 5 premiers mètres de sol devant nous étant totalement noir, seule la lumière du jour éclaire la sortie au loin, et quelques lampes croisés régulièrement nous permettent de retrouver partiellement la vue. Nous allons respirer un peu à mi chemin en faisant un détour via la sortie de secours, qui amène dans une vallée où quelques moutons nous regardent, puis repartons et sortons enfin pour de bon.
Comment aller randonner au phare de Kallur
Nous ne descendons pas jusqu’au village de Trollanes mais coupon pour rejoindre la randonnée menant au phare. Il faut passer un portail rouge avec un panneau en anglais « please close the door », bon c’est clair c’est pour les touristes donc c’est la.
A partir d’ici montez tout en vous dirigeant vers la droite en direction de la mer. Il ne faut pas monter jusqu’en haut de la montagne mais contourner par la droite et suivre la cote jusqu’a voir le phare.
Si vous partez du village, il y a un parking et il faut alors partir sur la gauche lorsque vous êtes face a la mer.
Il y a ici un abri génial avec toilettes et cuisine. Malheureusement le temps n’est pas au beau fixe pour nous et la pluie et le vent rendent la marche bien moins agréable. La vue au phare avec la grande falaise est tout de même sympa.
Mais pour avoir la plus belle vue, celle que vous retrouvez sur toutes les photos que vous pouvez voir sur internet, il faut continuer la marche après le phare. Il faut passer derrière le phare, en passant à droite et continuer sur la crete.
Tres vertigineux, vu le vent qui s’intensifie et le terrain glissant il faut mieux s’arreter là. Si vous n’avez pas le vertige la vue de ce chemin à l’air vraiment magnifique, si le beau temps est là. Nous repartons de Trollanes avec un Norvégien en vacances, Alex, et nous passons un bout de moment ensemble en attendant le bateau.
La suite… dans la tempête…