C’est notre deuxième jour à Yazd et on a un programme chargé.  Nous avons réservé un tour pour la journée passant par le village abandonnée de Kharanaq, le site religieux de Chakchak et la ville de Meybod. Ca nous permet de visiter les alentours de Yazd. Le soir nous comptons essayer de voir un Zurkhaneh , une salle de sport à l’iranienne.

Nous sommes 6 pour ce tour pris à notre hôtel de Yazd, avec 3 chinois et un Hongkongais. Donc, deux voitures. On n’en est pas encore au tourisme de masse et aux tours en bus!

Entendez bien, ici quand ils parlent de tour pas grand-chose n’est inclus. C’est en réalité juste le chauffeur, parfois qui fait aussi guide. Il faut donc prévoir de la monnaie en plus pour les visites éventuelles.

Un village abandonné en Iran, Kharanaq

Vue d’en haut du village de Kharanaq, près de Yazd en Iran

Première étape autour de Yazd, on commence par le village presque abandonné de Kharanaq (خرانق). Enfin quand on dit « autour » c’est quand même à 80 kilomètres, en direction du nord. 

Les habitants ont laissé le vieux village pour habiter dans les maisons neuves construites non loin de là. C’est très joli et mon seul regret et en fait de ne pas avoir plus de temps.
On passe dans les petite ruelles, les restes d’une cuisine, d’une cave, d’une chambre. On peut même y voir les ruines de l’ancien hammam.
Attention toutefois, ne sortez pas trop des chemins, le village est fragile et vous n’avez pas envie de passer à travers un toit en terre crue. 

Pour les gens qui ont du temps, il est possible d’atteindre l’endroit par bus et d’y dormir. Je pense que c’est une bonne option, surtout pour se promener un peu dans les champs en bas du village. Car bien que le village soit entre montagne sèche et désert, il est vert, comme un tout petit oasis.

C’est aussi un plaisir pour les photographes de pouvoir revenir prendre des photos dans ce labyrinthe à toute heure.

Chak-Chak, lieu sacré pour le zoroastrisme en Iran

Vue de la route en haut de Chak Chak

Deuxième stop à Chak-Chak (چك چك), lieu sacré pour les Zoroastriens au milieu des montagnes, lieu de pèlerinage où des milliers de croyants se retrouvent en Juin.
On est en mars et on voit sûrement plus de touristes que de pratiquants, à part… ce couple en méditation? J’apprends plus tard que l’homme est expatrié au Canada et se trouve là pour les vacances. Entre touriste et pratiquant donc.
Étonnant de voir ce lieux comme perdu au milieu de nulle part. Il n’y a rien autour, que du désert et des montagnes. La tradition dit qu’un fille du dernier roi Sassanide Yazdegerd III, fuyant les arabes est venue se cacher dans cette montagne qui l’aurait protégée en s’ouvrant et lui offrant un refuge. 

Les pensées du voyageur: Sur place, quand je me retrouve devant les toilettes, sans dessin de petit bonhomme homme/femme sur la porte, je commence à me dire que ça aurait été bien d’apprendre l’alphabet du coin…

Ville de Meybod, visite d’un caravansérail de la route de la soie

Magnifique plafond du Caravanserail de Meybod

Dernier stop à Meybod. Ici le but est la visite:

• D’un caravansérail. Ça sonne trop bien j’imagine les voyageurs de l’époque avec leurs chameaux. Le bâtiment est vraiment bien restauré. A l’intérieur se trouve quelques boutiques d’artisanat pour que les touristes puissent y faire une pause « achat ». Un des artisans nous montre comment fonctionne son métier à tisser. 
• D’un réservoir d’eau.
• Du château Nârin. Ici nous ne payons pas l’entrée et visitons donc seulement de l’extérieur avec une courte marche sur les remparts. 
• D’un pigeonnier. C’est aussi prévu au programme mais la visite est annulé car le site fermé pour cause de fête religieuse (on n’a pas trop bien compris laquelle). Dommage l’architecture du lieu avait l’air vraiment impressionnante.

La ville de Meybod mériterait peut être plus de temps que ce passage éclair en tour organisé.

De retour à Yazd on passe par une agence de tourisme pour déterminer la suite du programme. Ce sont des jeunes sympathiques. Un kurde y travaillant vient pratiquer son français et nous vante sa région en nous montrant des vidéos.
Ok ok la prochaine fois on visitera le Kurdistan iranien…

Gymnase traditionnelle Iranien, le Zurkhaneh 

Une tradition d’Iran: à l’interieur du Zurkhaneh 

On finit par la salle de sport. Ou plutôt, le Zurkhaneh (littéralement : « maison de la force »), sorte de gymnase traditionnelle. On s’y pose en spectateur.
Mais un peu trop à l’avance, sans savoir l’heure qu’il est c’est long, les deux pendules présentes dans la salle n’ayant pas du tout la même heure.
Ça permet de mater un peu, ça doit être pour ça que normalement les salles sont interdites aux femmes!
Certains hommes s’échauffent, d’autres discutent, d’autres commencent à soulever des volets (oui oui je parle bien de volets de maison), d’autre se changent juste cachés derrière une bâche tirée avec les portraits des guides suprêmes Khomeini et Khamenei dessus. Ils sont vraiment partout leurs portraits!